Le dragage maritime génère des volumes importants de sédiments et leur immersion crée un risque environnemental sur le milieu marin en raison de leur potentielle contamination. Une alternative au dragage intensif consiste à déposer le matériau à terre en vue d'un traitement avant une éventuelle valorisation, mais la législation régissant les sédiments de dragage demeure un frein au développement de voies de valorisation. Le présent article détaille l'évolution d'un site de dépôt de sédiment à Tancarville (76) qui a été suivie pendant une dizaine d'années par rapport à la concentration des métaux lourd, de la salinité, de la matière organique et de l'humidité. L'analyse du sédiment le long de cette période a montré que ces caractéristiques ont évolué significativement, permettant au matériau d'acquérir les qualités physiques et pédologiques requises pour un matériau de construction ou un sol cultivable. Les sédiments dragués dans l'estuaire de la Seine peuvent ainsi être mis en dépôt aménagé avant de pouvoir être potentiellement valorisés dans la fabrication de briques ou la reconstruction de sols dégradés.